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Litiges avec l'administration


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Il s'adresse à ceux qui sont un peu curieux en la matière, et à ceux qui auront besoin d'y recourir en cas de problème rencontré au détour d'une carrière, ce qui est à souhaiter à personne.

Sa forme n'est pas définitive et il peut être complété en fonction des découvertes ou connaissances des uns et des autres. Merci de signaler les imperfections et les ajouts éventuels pour qu'il soit amélioré, tant sur son contenu que sur sa facilité d'utilisation. Chaque article peut être imprimé séparément (saut de page).

A savoir : il est à mettre en parallèle avec d'autres dossiers de cette nature (" droits et devoirs du fonctionnaire ", " le dossier administratif ", " le harcèlement moral dans le cadre professionnel ", " mutation dans l'intérêt du service ", " conseil de discipline "…) qui sont disponibles sur ce site à la rubrique " Juridique " dans la page " outils syndicaux " accessible par l'onglet " Dossiers " sur la page d'accueil… ouf !)


Sommaire

RECOURS DEVANT L'ADMINISTRATION

RECOURS GRACIEUX ET RECOURS HIERARCHIQUE
DELAIS DE RECOURS
Modèle : mémoire ou requête devant le tribunal administratif

VOS DROITS ET DÉMARCHES

FONCTION PUBLIQUE: RECOURS GRACIEUX ET HIERARCHIQUE
RECOURS DES FONCTIONNAIRES DEVANT LE TRIBUNAL ADMINISTRATIF
Recours pour excès de pouvoir
Recours de plein contentieux

LE REFERE

Quels sont les avantages ?
Comment l'obtenir ?
Où s'adresser ?

LA SUSPENSION D'UNE DECISION ADMINISTRATIVE

LES CONDITIONS DE LA SUSPENSION
LA PROCEDURE

LE REFERE-LIBERTE

UNE DEFINITION DU REFERE-LIBERTE
LA PROCEDURE DU REFERE-LIBERTE

LE REFERE ADMINISTRATIF : POUR UNE JUSTICE ADMINISTRATIVE PLUS RAPIDE, AU SERVICE DES CITOYENS

LE PROJET DE LOI INSTITUE TROIS NOUVELLES PROCEDURES DE REFERE
DES REGLES SIMPLIFIEES POUR FAVORISER L'ACCES A LA JUSTICE

POUR EN SAVOIR PLUS …


Recours devant l'administration

Vous contestez une décision administrative prise par votre administration à votre encontre et vous souhaitez la faire annuler.

Par exemple, (après réunion de la C.A.P.) vous n'êtes pas d'accord avec la notation définitive et les appréciations émises par votre supérieur hiérarchique ou votre employeur (administration).

Il est possible de contester toute décision de l'administration. Peu importe l'auteur dont émane cette décision (État, département, commune, région...), la forme de la décision (décret, lettre...) ou le contenu (décision imposant une obligation ou refusant un droit...).

Vous pouvez faire un recours gracieux ou un recours hiérarchique
et / ou déposer une requête pour excès de pouvoir auprès du tribunal administratif.

Recours gracieux et Recours hiérarchique

Il s'agit dans les deux cas d'une requête à l'interne.
Vous adressez votre demande sur papier libre (note) que vous adressez en recommandé avec accusé de réception.

Il existe deux types de recours : le Recours gracieux ( il est adressé à l'administration dont émane la décision contestée), le Recours hiérarchique (il est adressé à une autorité supérieure à celle qui a rendu la décision).

Attention : Il faut bien choisir votre recours car vous ne pouvez adresser qu'une réclamation.

La contestation doit être faite dans les deux mois qui suivent la notification de la décision à contester. Passé ce délai, aucun recours ne sera possible, aussi bien gracieux, hiérarchique ou devant le Tribunal administratif.

Elle doit être rédigée sur papier libre puis être adressée en recommandé avec accusé de réception :

- au service administratif qui a pris la décision contestée s'il s'agit d'un recours gracieux,
- au supérieur hiérarchique de ce service s'il s'agit d'un recours hiérarchique.
Il est important de conserver une copie du courrier ainsi que le justificatif de l'envoi et de sa réception.

L'administration doit répondre à ce courrier, dans les mêmes formes, en indiquant :

- le service chargé du dossier ou la personne chargée de son instruction,
- le délai à l'expiration duquel la demande sera réputée accordée ou rejetée, à défaut de décision expresse,
- les délais et éventuelles voies de recours en cas de rejet.

Dans cette dernière hypothèse (rejet), vous pouvez saisir le tribunal administratif.

Renseignements
Bureau d'information du public du Conseil d'État
Greffe du Tribunal administratif le plus proche du domicile
Service de consultations gratuites d'avocats (Palais de justice et Maison de justice et du droit)

Délais de recours

- A partir du moment où la décision que vous contestez vous a été notifiée (ainsi que les délais et les voies de recours), vous avez un délai de deux mois pour saisir le juge ;
> si vous avez déposé un recours gracieux ou hiérarchique, et que vous n'avez pas eu de réponse au bout de ces deux mois de silence (silence = refus), vous avez un délai de deux mois pour saisir le juge.

Lorsque vous déposez une requête pour excès de pouvoir, vous n'êtes pas obligé de prendre un avocat (sauf si vous demandez des dommages et intérêts). Vous devrez payer le timbre fiscal de 15 euros.

Pour des exemples de requête, voir ci-dessous.

Modèle : mémoire ou requête devant le tribunal administratif

mémoire 1 : http://www.rhmt.net/memoire1.htm
mémoire 2 : http://www.rhmt.net/memoire2.htm
mémoire 3 à ne pas faire : http://www.rhmt.net/memoire3.htm
requête contre un blâme : http://www.rhmt.net/memoireblame.htm (mairie)


VOS DROITS ET DÉMARCHES

http://vosdroits.service-public.fr

Fonction publique: recours gracieux et hiérarchique

Vous êtes fonctionnaire et vous êtes en litige avec votre administration:

* vous contestez une décision prise par votre administration et vous souhaitez la faire annuler,
* vous estimez que vous disposez d'un droit et vous souhaitez le faire reconnaître.

Vous pouvez adresser une réclamation à votre administration en faisant un recours gracieux ou un recours hiérarchique.

A qui s'adresser
Vous pouvez adresser votre demande:

* à l'autorité administrative qui a pris la décision que vous contestez (recours gracieux),
* au supérieur hiérarchique de cette autorité (recours hiérarchique).

N.B.: choisissez bien votre recours car vous ne pouvez adresser qu'une réclamation.

Pour effectuer votre recours

Rédigez votre réclamation sur papier libre et envoyez-la en recommandée avec accusé de réception. Conservez une copie.

Annulation d'une décision

Vous estimez que votre administration a pris une décision irrégulière et vous souhaitez la faire annuler.

Délai : deux mois à compter de la publication ou de la notification de la décision litigieuse.

Réponse de l'administration

Elle dispose d'un délai de deux mois à compter du moment où elle a reçu votre demande pour vous répondre.

Si elle ne répond pas dans ce délai, son silence équivaut à un rejet implicite de votre demande.

Recours

L'administration a rejeté expressément votre demande. Vous pouvez saisir le juge administratif dans un délai de deux mois à partir de la notification de la décision de rejet.

L'administration ne vous a pas répondu dans le délai de deux mois qui lui était imparti.

Vous pouvez saisir le juge administratif dans un délai de deux mois à partir de l'expiration du délai.

Reconnaissance d'un droit

Vous estimez que vous disposez d'un droit à l'égard de l'administration (notamment un droit pécuniaire).

Vous devez, dans les meilleurs délais, demander à l'administration de reconnaître ce droit.

L'administration vous répond expressément et refuse votre demande. Vous pouvez saisir le juge administratif dans un délai de deux mois à compter de la notification de la réponse.

L'administration ne vous répond pas.

Vous pouvez saisir le juge administratif.

Il n'y a pas de délais.

Il convient toutefois de ne pas trop tarder car les dettes de l'administration sont prescrites au bout de quatre ans.


Pour toute information, adressez-vous:
* à la direction du personnel de votre administration,
* aux représentants du personnel,
* aux organisations syndicales,
* au greffe du tribunal administratif,
* au service de consultation gratuite des avocats (renseignez-vous auprès de votre mairie, tribunal d'instance ou de grande instance),
* au bureau d'information du public du Conseil d'Etat.

Source : http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/

F509.html?n=Emploi,%20travail&l=N5&n=Fonction%20publique&l=N499&n=

Conflits%20dans%20la%20fonction%20publique&l=N514


Recours des fonctionnaires devant le tribunal administratif

Vous êtes fonctionnaire et un litige vous oppose à l'administration

Dans certains cas, vous pouvez saisir le tribunal administratif.

Ces recours se divisent en deux grandes catégories :

* le recours pour excès de pouvoir, si vous estimez que l'administration a pris une décision irrégulière à votre égard,

* le recours de plein contentieux.

Recours pour excès de pouvoir

Vous avez un délai de deux mois pour saisir le juge :

* à compter de la notification de la décision,

* si vous avez déposé un recours gracieux ou hiérarchique, et que vous n'avez pas eu de réponse au terme d'un délai de deux mois.

Le recours n'a pas d'effet suspensif, la décision contestée continue de s'appliquer jusqu'au jugement.

Le juge peut seulement annuler la décision.

Il ne peut condamner l'administration à vous verser des indemnités, ni lui adresser des injonctions.

Recours de plein contentieux

Il intervient si vous estimez que vous disposez d'un droit, et que l'administration refuse de le reconnaître ou garde le silence.

Si l'administration vous a répondu, vous avez un délai de deux mois à compter de la notification pour saisir le juge.

Sinon, il n'y a pas de délais précis.

Si le juge vous donne raison, il peut notamment condamner l'administration à vous verser une indemnité.

Quel tribunal saisir?

En règle générale, vous devez saisir le tribunal administratif du lieu où se trouve le siège légal de l'autorité administrative dont vous contestez la décision.

Il y a toutefois de très nombreuses exceptions.

Renseignez-vous au préalable.


Pour toute information, adressez-vous:

* aux représentants du personnel,
* aux organisations syndicales,
* au greffe du tribunal administratif,
* au bureau d'information du public du Conseil d'Etat.

Conseil d'Etat / 1, place du Palais-Royal / 75100 Paris cedex 01

Tél : 01 40 20 80 80 / 01 40 20 80 50 (bureau de l'information publique) / 01 40 20 81 00 (greffe)

http://www.conseil-etat.fr/

Source : http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F2498.html?n=Emploi,%20travail&l=N5&n=

Fonction%20publique&l=N499&n=Conflits%20dans%20la%20fonction%20publique&l=N514


Le référé

Le référé est une procédure d'urgence qui permet d'obtenir dans des délais très courts une décision de justice. Cette procédure existe aussi bien devant le tribunal d'instance que devant le tribunal de grande instance.


Quels sont les avantages ?

Le juge des référés peut selon le cas :

* ordonner des mesures urgentes : expertises, constatations, etc. ;
* prescrire des mesures conservatoires ou de remise en état en cas de péril imminent ou pour faire cesser un trouble manifestement illicite (arrêt de travaux, réfection...) même en cas de contestation sérieuse ;
* accorder des provisions aux créanciers. La provision peut même atteindre la totalité des sommes demandées.

La mesure de référé interrompt la prescription et proroge ainsi les délais impartis pour entamer certaines actions. Exemple : en cas de vice de construction d'un immeuble, le recours doit être mené dans les 10 ans suivant la fin de l'achèvement des travaux. Une personne entamant une procédure de référé au bout de la dixième année, bénéficiera d'une prolongation d'une durée égale à la durée de la procédure de référé pour intenter un procès.


Comment l'obtenir ?

* S'adresser au greffe du tribunal concerné pour fixer la date de l'audience. Dans les cas très urgents, l'audience peut avoir lieu même un jour férié.
* Faire signifier par huissier de justice (la liste figure au greffe du tribunal) la date et l'heure de l'audience à son adversaire.

Les deux parties comparaissent à l'audience et sont entendues par le juge des référés. Ce dernier rend sa décision sur-le-champ sous forme d'ordonnance. L'ordonnance est exécutive dès sa signification, quelquefois immédiatement.

Le recours à un avocat n'est pas obligatoire dans une procédure de référé.

Où s'adresser ?

Comme pour les autres procédures judiciaires, le tribunal concerné par l'affaire dépend de la somme en jeu ainsi que de la nature du litige.

http://www.pratique.fr/vieprat/justice/recours/daf0409.htm


La suspension d'une décision administrative

En principe, les recours auprès des juridictions administratives ne sont pas " suspensifs ": la décision administrative dont vous avez demandé l'annulation ou la réformation continue à s'appliquer après le dépôt de votre requête et jusqu'à son jugement par le tribunal.

Toutefois, le " référé-suspension ", prévu à l'article L. 521-1 du Code de justice administrative, peut vous permettre d'obtenir, à certaines conditions et dans un délai rapide, la suspension de l'application (autrement dit, de l'exécution) d'une décision administrative que vous contestez. La suspension que peut prononcer le juge des référés a le caractère d'une mesure provisoire ou conservatoire: une fois prononcée la suspension d'une décision, l'administration a l'obligation de ne pas exécuter cette décision, et ce jusqu'à ce que votre demande d'annulation soit jugée.

Les conditions de la suspension

Pour obtenir une suspension, vous devez remplir plusieurs conditions
D'abord, une demande de suspension est toujours une demande accessoire à une demande d'annulation ou de réformation d'une décision administrative : cela veut dire que pour demander au juge des référés une suspension, vous devez déposer devant le tribunal, au préalable ou simultanément, une demande d'annulation ou de réformation. Autrement dit, vous ne pouvez pas présenter au juge des référés une demande de suspension sans saisir parallèlement le tribunal de votre demande principale.
Attention: votre demande de suspension doit être présentée par une " requête distincte " de votre demande d'annulation ou de réformation et elle doit être accompagnée d'une copie de cette dernière.


Par ailleurs, la décision que vous attaquez et dont vous demandez la suspension ne doit pas avoir été " entièrement exécutée " : si elle est entièrement exécutée, elle demeure bien entendu susceptible d'annulation ; mais le prononcé d'une suspension de son exécution n'aurait plus de sens.
Ensuite, pour obtenir une suspension, deux " conditions de fond " doivent être satisfaites:

1. En premier lieu, vous devez démontrer que la suspension que vous demandez est justifiée par " l'urgence " : la condition d'urgence est considérée comme remplie lorsque la décision que vous contestez " préjudicie " ou porte atteinte, de manière suffisamment grave et immédiate, à votre situation ou aux intérêts que vous entendez défendre.

Attention: c'est à vous de justifier de l'urgence de votre affaire. Votre requête doit " justifier de l'urgence de l'affaire ". Il vous appartient donc de démontrer au juge des référés que l'exécution de la décision porte préjudice à votre situation ou aux intérêts que vous défendez et que ce préjudice est suffisamment grave et suffisamment immédiat.

2. En second lieu, vous devez présenter, dans votre demande, au moins " un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision " que vous attaquez: cela signifie que le juge des référés ne se livre pas à une étude des moyens de votre requête aussi poussée que lors de l'examen par le tribunal de votre demande principale. Autrement dit, pour vous, il ne s'agit pas de démontrer au juge des référés, de manière imparable, l'illégalité de la décision que vous contestez, mais, plus simplement, de faire naître un doute sérieux sur la légalité de la décision attaquée.

La procédure

Une fois présentée au juge des référés, votre demande de suspension sera instruite rapidement : notamment, des délais brefs seront donnés à l'administration pour présenter sa défense.
En outre, vous serez informé rapidement de la date et de l'heure de l'audience publique au cours de laquelle le juge des référés examinera votre affaire.

Attention : si vous êtes convoqué à une audience publique, il vous est conseillé de vous y rendre ou de veiller à ce que votre avocat y soit présent. En effet, pour les demandes de suspension, le juge des référés doit normalement statuer " au terme d'une procédure contradictoire écrite ou orale " : cela signifie, notamment, qu'à l'audience publique, vous avez la possibilité d'apporter oralement un complément d'explication à votre argumentation écrite ou d'exposer de vive voix des moyens nouveaux, de répondre à la défense présentée à l'audience par l'administration et d'éclairer ainsi utilement le juge.


Si le juge des référés estime que votre demande est fondée (si elle remplit notamment les conditions présentées ci-dessus), il prononcera en principe la suspension que vous demandez. La décision attaquée ne pourra plus être appliquée jusqu'à l'intervention du jugement par lequel le tribunal statuera sur votre demande principale.
En revanche, s'il juge que votre demande de suspension n'est pas fondée, il la rejettera.

Remarque importante : vous devez savoir que le juge des référés peut rejeter par ordonnance et sans tenir une audience publique votre demande de suspension et ce, quelques jours après son enregistrement au greffe du tribunal, dans deux hypothèses.

1. Première hypothèse : il peut rejeter votre demande lorsque celle-ci " ne présente pas un caractère d'urgence ". - Comme il a été dit ci-dessus, il vous appartient de démontrer dans votre demande que l'urgence caractérise votre affaire et si le juge des référés constate qu'il n'y a pas urgence, il rejettera votre demande sans tenir une audience publique.

2. Seconde hypothèse : " lorsqu'il apparaît manifeste, au vu de la demande, que celle-ci ne relève pas de la compétence de la juridiction administrative, qu'elle est irrecevable ou qu'elle est mal fondée ". Dans ces trois cas (incompétence manifeste de la juridiction administrative, irrecevabilité manifeste de votre demande et demande manifestement mal fondée), le juge des référés peut procéder de la même manière : il rejettera votre demande sans tenir d'audience publique.

Source : Conseil d'Etat

http://www.vie-publique.fr/dossier_polpublic/justice_proximite/justice_administrative/refere_suspension.shtml


Le référé-liberté

Une définition du référé-liberté

Le " référé-liberté " ,prévu à l'article L. 521-2 du code de justice administrative, est la principale innovation de la loi du 30 juin 2000: il vous permet d'obtenir du juge des référés, dans un délai très bref (en principe, quarante-huit heures), " toutes mesures nécessaires " (notamment, une mesure de suspension ou une mesure d'injonction) quand l'administration, dans l'exercice de l'un de ses pouvoirs, a porté " une atteinte grave et manifestement illégale " à l'une de vos libertés fondamentales. Et les mesures susceptibles d'être prononcées par le juge des référés (suspension ou injonction) le sont en vue de la " sauvegarde " de la liberté en cause - autrement dit, elles ont pour but de faire cesser l'atteinte qui lui a été portée.
Les conditions du référé-liberté :

Pour obtenir une " mesure de sauvegarde ", plusieurs " conditions de fond " doivent être satisfaites
- il faut être en présence d'une liberté fondamentale ;
- que cette liberté soit l'objet d'une atteinte grave ;
- que cette atteinte soit manifestement illégale ;
- et qu'il y ait une situation d'urgence.

Qu'est-ce qu'une liberté fondamentale ?

ll s'agit, principalement, des libertés essentielles et spécialement protégées par la Constitution ou par la loi. On peut citer notamment la liberté d'aller et venir, la liberté de conscience et des cultes, la liberté de la presse, la liberté de réunion, la liberté d'association, la liberté syndicale, le droit constitutionnel d'asile et, son corollaire, le droit de solliciter le statut de réfugié... On doit citer également le principe de libre administration des collectivités territoriales, en tant que ce principe vise les rapports entre celles-ci et l'État.

Attention : seule une atteinte à une liberté fondamentale vous permet de saisir le juge des référés dans le cadre du référé-liberté. En revanche, certains droits ne relèvent pas de cette procédure d'urgence: il en est ainsi, par exemple, de l'égalité des usagers devant le service publie et de la continuité des services publics.

Qu'est-ce qu'une atteinte grave et manifestement illégale ?

Il peut s'agir d'abord d'une décision de l'administration qui porte une telle atteinte. Il peut s'agir ensuite d'un fait matériel de l'administration (par exemple, des travaux exécutés par elle) portant une telle atteinte. Il peut s'agir enfin d'une abstention de la part de l'administration (par exemple, l'administration s'abstient de répondre à une demande que vous lui avez adressée).

Dans ces trois hypothèses, il vous appartient de démontrer au juge des référés le caractère grave et manifestement illégale de l'atteinte portée par l'administration par sa décision, son agissement ou son abstention.

Attention : une simple illégalité ne suffit pas. L'illégalité doit être manifeste, autrement dit grossière ou évidente.

Enfin, vous devez justifier de l'urgence de votre affaire comme en matière de référé-suspension. N'hésitez pas à mettre en avant, dans votre demande, tous les éléments qui permettent de justifier la nécessité pour vous de bénéficier à très bref délai d'une mesure de sauvegarde.

La procédure du référé-liberté

Une fois présentée au juge des référés, votre demande sera instruite sans délai car le juge doit statuer, en principe, dans les quarante-huit heures : notamment, des délais extrêmement brefs seront donnés à l'administration pour présenter sa défense.

En outre, vous serez informé de la date et de l'heure de l'audience publique au cours de laquelle le juge des référés examinera votre affaire.

Si le juge des référés estime que votre demande est fondée (si elle remplit notamment les conditions présentées ci-dessus), il prononcera en principe la mesure de sauvegarde appropriée : notamment, une mesure de suspension ou une mesure d'injonction afin de faire cesser l'atteinte portée à la liberté fondamentale en cause.

En revanche, s'il juge que votre demande n'est pas fondée, il la rejettera.


Remarque importante : vous devez savoir que, comme il a été dit pour le référé-suspension, le juge des référés peut rejeter par ordonnance et sans tenir une audience publique votre demande de référé-liberté dans deux hypothèses : soit parce que votre demande "ne présente pas un caractère d'urgence", soit "lorsqu'il apparaît manifeste, au vu de la demande, que celle-ci ne relève pas de la compétence de la juridiction administrative, qu'elle est irrecevable ou qu'elle est mal fondée. Dans ces deux hypothèses, le juge des référés peut procéder simplement : il rejettera votre demande de référé-liberté sans tenir d'audience publique.

Source : Conseil d'Etat

http://www.vie-publique.fr/dossier_polpublic/justice_proximite/justice_administrative/refere_liberte.shtml


Le référé administratif : pour une justice administrative plus rapide, au service des citoyens

    • Loi du 30/06/2000 relative au référé devant les juridictions administratives
    • Projet de loi
    • Exposé des motifs du projet de loi
      - Texte adopté à l'Assemblée nationale - 22/06/2000 (N°549) - texte définitif
      - Texte adopté au Sénat - 21/06/2000 (N°139)
      - Texte adopté à l'Assemblée nationale en deuxième lecture - 06/04/2000 (N°497)
      - Texte adopté au Sénat en deuxième lecture - 22/02/2000 (N°89)
    • Texte adopté à l'Assemblée nationale en première lecture - 14/12/99
    • Texte adopté au Sénat en première lecture - 8/06/99
    • Texte adopté au Sénat en deuxième lecture - 22/02/2000 (N°89)

Le projet de loi relatif au référé devant les juridictions administratives s'inscrit dans le cadre du programme de réforme de la justice annoncé par le garde des Sceaux dans sa communication du 29 octobre 1997. Il a été présenté le 17 mars 1999 en Conseil des ministres et adopté par le Sénat le 15 juin 1999.
S'inspirant des conclusions d'un groupe de travail mis en place par le Conseil d'Etat, il constitue une réforme globale des procédures de référé devant les juridictions administratives, confrontées depuis ces dernières années à une progression constante du nombre de contentieux qu'elles sont appelées à connaître : de 1991 à 1998, le nombre d'affaires jugées par les tribunaux administratifs a augmenté de 60%.
L'objectif est de conférer au juge administratif des référés une efficacité comparable à celle du juge civil des référés, toute en tenant compte des spécificités du contentieux administratif. Cette réforme constitue une innovation fondamentale propre à donner satisfaction aux justiciables et à leurs défenseurs.

Les limites des procédures d'urgence actuelles

En dépit des efforts de modernisation accomplis ces dernières années, les juridictions administratives restent confrontées à des délais de jugement encore trop longs. Cette situation est d'autant moins bien ressentie par les justiciables que le juge administratif est démuni pour traiter les situations d'urgence auxquelles il doit faire face.
D'une part, nos concitoyens pouvaient s'interroger sur l'intérêt qu'il y a à faire annuler un permis de construire des années après l'achèvement d'une construction contestée ! D'autre part, lorsque les libertés fondamentales étaient en jeu, ils étaient plus enclins à saisir le juge civil que le juge administratif et ce, au détriment de la répartition des compétences entre l'ordre judiciaire et l'ordre administratif.
Les deux principales procédures d'urgence - le sursis à exécution et le référé - sont apparues comme étant largement inadaptées pour répondre aux attentes des justiciables. En particulier, l'objectif de célérité n'est qu'imparfaitement atteint par les procédures d'urgences telles qu'elles sont aujourd'hui mises en œuvre par les juridictions administratives.

Le sursis à exécution
Il peut être ordonné à la double condition que l'exécution de la décision attaquée entraîne des conséquences difficilement réparables et que les arguments du requérant soient suffisamment sérieux.
Une critique est avancée principalement à l'encontre de la mise en œuvre du sursis à exécution : la grande sévérité de la jurisprudence dans l'appréciation des conditions d'octroi du sursis contribue à ralentir à l'extrême la procédure.
Certes, le Conseil d'Etat a fait évoluer récemment sa jurisprudence pour donner à la procédure de sursis à exécution une place plus grande (CE 1998, société AXS Télécom ; CE 1998, association Greenpeace France) mais seule une réforme législative permettra d'obtenir une évolution plus nette.

Le référé
Cette procédure d'urgence permet d'obtenir du juge le prononcé de diverses mesures conservatoires, d'instruction ou l'allocation d'une somme d'argent par provision.
Le référé conservatoire vise à prévenir l'aggravation d'une situation dommageable ou la prolongation d'une situation illicite. Le juge peut ainsi ordonner à l'administration de communiquer au requérant les documents qui lui sont nécessaires pour former ensuite un recours contentieux.
Par la voie du référé instruction, le juge peut prescrire une expertise ou une enquête.
Enfin, le référé provision (institué par le décret du 2 septembre 1988) permet d'accorder une provision au créancier qui a saisi le juge administratif d'une demande au fond lorsque l'existence de l'obligation du débiteur n'est pas sérieusement contestable.

Néanmoins, l'utilité du référé est limitée par deux contraintes :

  • le référé ne doit pas faire obstacle à l'exécution d'une décision administrative en vertu du caractère exécutoire de tout acte administratif ;
  • la décision du juge ne doit pas examiner, même implicitement, une question qui fait l'objet d'un litige au fond (interdiction de préjudicier au principal).
    Une fois encore, seule une modification des textes pourra faire du référé administratif une voie de recours simple, rapide et efficace pour tous les justiciables.

Le projet de loi institue trois nouvelles procédures de référé

Le projet de loi organise trois procédures de référé qui remplacent celle du sursis à exécution :

  • le référé suspension ;
  • le référé liberté ;
  • le référé conservatoire.

Le référé suspension
Cette procédure, qui se substitue au sursis à exécution, confère au juge des référés la possibilité d'ordonner la suspension d'une décision administrative à la double condition qu'il y ait urgence et qu'il y ait un argument propre à créer un doute sérieux quant à sa légalité.
Il n'y a donc plus aucune condition liée au préjudice difficilement réparable ou irréversible.
Le juge n'aura pas besoin non plus de faire un examen très approfondi de la requête pour savoir si ce moyen est sérieux. Il pourra donc se prononcer beaucoup plus rapidement.

Le référé liberté
Il ouvre au juge la faculté d'ordonner toute mesure de sauvegarde justifiée par l'urgence lorsqu'un acte de l'administration porte une atteinte manifestement illégale à une liberté fondamentale. Grâce à cette procédure, le juge administratif pourra adresser des injonctions à l'administration à la demande soit de la victime, soit du préfet si l'auteur de l'acte est une collectivité locale ou l'un de ses établissements publics.

Le référé conservatoire
Il permet au juge administratif, en cas d'urgence avérée, d'ordonner toute mesure utile. Le texte assouplit les conditions d'application de cette procédure en mettant fin à l'interdiction faite au juge des référés de faire préjudice au principal. Le juge administratif est ainsi investi de pouvoirs comparables à ceux du juge civil.

Des règles simplifiées pour favoriser l'accès à la justice

De nouvelles garanties pour le justiciable
Par ces trois référés, le juge se prononce au terme d'une procédure contradictoire, soit écrite, soit orale. Le caractère traditionnellement écrit de la procédure tendait à accentuer la lenteur de la décision. Le recours à l'oralité des débats présente le double avantage de respecter le principe du contradictoire et de pouvoir statuer dans des délais plus brefs.
Le juge statue en audience publique et ses décisions peuvent faire l'objet d'un recours en cassation.
Enfin, les requêtes présentées en urgence seront dispensées du droit de timbre de 100F.
Le projet de décret qui suivra organisera un véritable calendrier de procédure de façon à ce que les justiciables connaissent exactement le jour où leur affaire sera examinée.
Ainsi, de telles mesures ne peuvent que faciliter l'accès des justiciables au juge des référés de l'urgence.

Des moyens supplémentaires
Cette réforme s'appuie également sur des moyens supplémentaires dégagés pour les juridictions administratives. Ainsi, de nouvelles juridictions ont été ou seront créées très prochainement pour accélérer le traitement du contentieux administratif. Après la création du tribunal administratif de Melun en 1997 et de la cour administrative d'appel de Marseille en 1998, c'est une nouvelle cour qui ouvrira ses portes à Douai le 1er septembre 1999 et un nouveau tribunal administratif à Cergy Pontoise qui ouvrira les siennes le 1er septembre 2000.

Une plus grande célérité ayant des conséquences directes en matière d'urbanisme, de marchés et de délégations de service public

Le projet de loi modifie dans le sens d'une plus grande efficacité les procédures spéciales qui avaient été instituées pour permettre l'octroi du sursis à exécution en matière de contrats et de marchés.
Il supprime aussi certaines procédures spéciales de façon à simplifier notre droit.

Le référé pré-contractuel
Le référé pré-contractuel est la procédure par laquelle le juge peut censurer la méconnaissance des obligations de publicité et de mise en concurrence dans la passation de marchés publics et de délégations de service public.
Mais comme son nom l'indique, le juge ne pouvait intervenir qu'avant la signature du contrat. Cette condition a conduit certaines personnes publiques à accélérer la signature des contrats contestés par un tiers de façon à provoquer le dessaisissement du juge.
Pour remédier à cette situation, le projet de loi ouvre la possibilité au juge d'enjoindre à l'administration de différer la signature du contrat dès lors qu'il est saisi d'une requête. L'efficacité de cette mesure sera renforcée par la suppression de l'obligation de recours préalable qui donnait dans certains cas à la collectivité le temps nécessaire pour organiser le dessaisissement du juge.

Les autres procédures spéciales
Les insuffisances du sursis à exécution, notamment l'usage mesuré qu'en faisaient les juridictions, avaient conduit le législateur à créer de nombreuses procédures dérogatoires, ponctuelles et juxtaposées. Celles-ci n'ont toutefois apporté que peu d'amélioration, tout en ajoutant à la complexité du droit applicable.
L'efficacité du nouveau référé suspension conduit à une simplification de l'état du droit. Son adoption rend en effet inutiles à la fois des sursis à exécution institués par des législations particulières et le mécanisme de suspension prévu par l'article L. 10 du Code des juridictions administratives.
En revanche, la réforme ne fait pas disparaître les sursis à exécution liés à la décentralisation. Elle les renforce puisqu'elle transpose aux déférés préfectoraux les conditions assouplies de l'octroi du référé suspension.

Ainsi, le projet de loi sur les procédures d'urgence va dans le sens d'une modernisation d'un État au service des libertés. Sous une apparence technique, la réforme constitue une avancée démocratique certaine dont bénéficieront nos concitoyens. Le service public de la justice administrative en ressortira renforcé par l'efficacité et la rapidité du traitement des litiges.


FICHE TECHNIQUE : Activité des juridictions administratives (à consulter sur le site)

http://www.justice.gouv.fr/publicat/note15.htm


Pour en savoir plus …

PROCEDURES DE REFERE : http://www.jurisques.com/jfc10.htm

LE RÉFÉRÉ ADMINISTRATIF - SERVICE DES AFFAIRES EUROPEENNES : http://www.senat.fr/lc/lc45/lc45.html

la ReFeRe : http://perso.wanadoo.fr/a.f/tr1.htm

Conseil d'Etat - Bureau d'information du contentieux : http://www.conseil-etat.fr

Séjour - Référé-liberté devant le tribunal administratif - modèle : http://www.gisti.org/pratique/modeles/sejour/refere-liberte.html

Scolarisation - Les recours contre les refus de scolarisation - modèles : http://www.gisti.org/pratique/modeles/scolaire/index.html

Droite du travail - référé : http://www.legitravail.com/lexique/Refere.html

QU'EST-CE QUE UN RÉFÉRÉ AUX PRUD'HOMMES ? http://www.france5.fr/emploi/travailler/W00213/6/

Pratique du référé à l'occasion de grèves : http://www.enm.justice.fr/centre_de_ressources/actes_sessions/regulation/refere.htm

PROJET DE LOI relatif au référé devant les juridictions administratives - 1ère lecture: http://www.senat.fr/dossierleg/refereadm.html

PROJET DE LOI relatif au référé devant les juridictions administratives, modifié par l'Assemblée nationale en 2ème lecture :
http://www.assemblee-nat.fr/ta/ta0497.asp

Réforme de la justice - projet de loi… http://www.justice.gouv.fr/publicat/motifref.htm

La pratique du référé administratif : un an après …
http://www.assemblee-nat.fr/evenements/refere.asp

 


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